L’Italie, berceau de la musique pour violon. C’est dans ce pays, entre la fin du 17^e et le début du 18^e siècle, que nous emmène Théotime Langlois de Swarte. À même pas trente ans, le violoniste est déjà reconnu comme l’une des valeurs sûres du violon baroque et se distingue tout autant par l’originalité et la qualité de ses programmes. En compagnie de la violoncelliste Hanna Salzenstein et de la claveciniste Nora Dargazanli se déroule une soirée consacrée essentiellement à deux genres musicaux phares de l’époque et qui ont largement contribué à l’essor du répertoire pour violon : la sonate et le concerto, déclinés autant par des auteurs à la célébrité tapageuse que par d’autres d’une réputation plus discrète. Isabella Leonarda fait aujourd’hui partie des seconds, mais cette nonne fut en son temps largement reconnue. Ses 12 Sonates op. 16 sont peut-être bien les premières de l’histoire à avoir été publiées par une femme, en 1693. Un an plus tard, Johann Paul von Westhoff fait graver à Dresde un recueil de six Sonate a violino solo con basso continuo, influencées par l’école italienne. La star incontestée du moment est cependant Arcangelo Corelli. Vénéré, imité, copié, il nous laisse une œuvre restreinte mais qui sert de modèle pour une génération de contemporains et de successeurs dans toute l’Europe. Ses 12 Sonates pour violon op. 5, éditées à Rome en 1700, demeurent son plus grand succès. La dernière d’entre elles est une série de variations sur un air alors en vogue, les Folies d’Espagne. Quelques mois après, c’est donc sans surprise que Tomaso Antonio Vitali conclut ses 12 Concerto di sonate par des variations sur le même thème. Antonio Vivaldi fera pareil dans son opus 1 en 1705, avant d’apporter au concerto un développement essentiel et sans précédent.

Texte de Yaël Hêche