« Pensé comme une promenade en forêt, Oiseaux de Paradis est une escapade onirique, qui réunit le temps d’un rêve une volière surréaliste dans un paysage imaginaire. » C’est en ces termes que Valentine et Gabriel Michaud résument leur programme ornithologique et musical. Première saxophoniste à avoir joué avec l’Orchestre philharmonique de Vienne, Valentine ne cesse de développer des formats de concerts inédits. Elle partage ici la scène avec son frère Gabriel, percussionniste et compositeur au large horizon, qui s’épanouit aussi bien dans le classique que le jazz.

Oiseaux de Paradis vous fait croiser autant de volatiles que de styles musicaux différents : Le Rossignol de François Couperin y côtoie le Skylark, variété d’alouette qui donne son titre à une chanson de Hoagy Carmichael. Quelques notes d’Astor Piazzolla se font entendre, pour bientôt laisser la place au Blackbird des Beatles. Tel un oiseau sautillant de branche en branche, nous passons d’une genre à l’autre et volons entre les époques. Aux arrangements et transcriptions s’ajoutent des œuvres originales, commandées par les artistes pour ce projet : Perpetua Sempre de Benjamin Attahir et les quatre Tombeaux-volières de Kevin Juillerat. Des interludes électroniques, réalisés par Gabriel Michaud, servent de passerelle entre les morceaux et garantissent une immersion des plus complètes. Le saxophone, alto et soprano, déploie l’entier de sa riche palette sonore, tandis que le marimba, le vibraphone et de nombreuses autres percussions viennent donner vie à un écosystème ensorcelant. Valentine et Gabriel Michaud vous donnent rendez-vous dans leur paradis sonore, à la découverte d’un univers luxuriant, dont la profusion de couleurs et la légèreté sont à l’image de celles des oiseaux.

Texte de Yaël Hêche