Helmut Deutsch, un label d’excellence. Cet infatigable passeur à l’expérience colossale invite la crème des jeunes chanteurs, et la musique se concentre en quatre voix et quatre mains, dans un creuset de silence où peut s’écouler l’or sonore.
1h35 avec pause
Prix: de 20.– à 65.–
AUTOUR DU CONCERT
Dès 17h30, cuisines et bar ouverts au Caveau Potterat
21h: Rencontre des artistes
Discussion animée parCharles Sigel
Caveau Potterat, Cully
PROGRAMME
BRAHMS, Liebeslieder op. 52, valses pour voix et piano à 4 mains
BRAHMS, Neue Liebeslieder op. 65 (extraits)
– PAUSE –
CHOSTAKOVITCH, De la poésie populaire juive pour soprano, mezzo-soprano, ténor et piano
BRAHMS, Neue Liebeslieder op. 65 (extraits)
BIOGRAPHIES
Helmut Deutsch, piano
Votre principal trait de caractère ?
Mon engagement, ma fiabilité, ma précision
Trois influences majeures ?
Leonard Hokanson (pianiste américain), Hermann Prey, Herbert
Une oeuvre d’art marquante ?
Le Taj Mahal en Inde
Votre dernière parution ?
“Dichterliebe” de Schumann (Sony Classical) avec Mauro Peter que j’ai amené déjà deux fois à Lavaux Classic
Plus d’information sur www.helmutdeutsch.at
Ida Aldrian, mezzo-soprano
Votre principal trait de caractère ?
Je suis une personne heureuse naturellement. J’ai beaucoup de centres d’intérêts sans doute car je suis très curieuse
Trois influences majeures ?
En premier lieu, mes parents : à la maison, nous chantions beaucoup. Ensuite, mon très apprécié professeur Sigrid Rennert et finalement Simone Young, ma première cheffe lorsque je travaillais à Opera Studio à Hamburg
Une oeuvre d’art marquante ?
” Das Buch mit sieben Siegeln ” de Franz Schmidt
Des passions hors musique ?
Je fais beaucoup de sport, j’adore cuisiner et je suis passionnée par la photographie
Votre lieu préféré pour travailler/répéter ?
L’endroit est moins important que les gens avec qui je travaille
Des ruptures ou singularités dans votre parcours ?
La vie d’artistes est pleine de hauts et de bas, mais j’aime ce mode de vie, autrement je ferais définitivement un autre métier.
Plus d’information sur www.idaaldrian.at
Saskia Giorgioni, piano
Votre principal trait de caractère ?
Têtue
Trois influences majeures ?
Dinu Lipatti, il est tout ce dont je rêve. La musique de Franz Liszt qui a influencé ma façon de penser et mes humeurs du plus loin que je m’en souvienne. La voix, le meilleur de tous les instruments, je m’en inspire toujours quand je joue du répertoire en solo.
Une oeuvre d’art marquante ?
“La Divina Commedia” de Dante Alighieri : ça vaut la peine d’apprendre l’italien juste pour la lire
Des passions hors musique ?
La bonne nourriture, le bon vin et marcher dans les bois
Votre lieu préféré pour travailler/répéter ?
Ma vieille maison en Italie, loin de la grande ville, où tout ce que j’entends c’est des sons de la nature (oiseaux, insectes, chiens et vaches)
Des ruptures ou singularités dans votre parcours ?
J’ai dû arrêter de donner des concerts à cause d’une opération au genou
Plus d’information sur www.saskiagiorgini.it
Jan Petryka, ténor
Votre principal trait de caractère ?
Je suis poli, mélancolique, sensible, égocentrique, ironique et par moments sarcastique. Généralement, je pense que je suis de bonne compagnie et conciliant
Trois influences majeures ?
Freddie Mercury, Fritz Wunderlich et Franz Schubert
Une oeuvre d’art marquante ?
Le Lied ” Chanson des esprits sur les eaux ” de Franz Schubert
Des passions hors musique ?
Les automobiles, le cinéma, les sports, le vin, l’histoire politique, les animaux, parmi tant d’autres choses
Votre lieu préféré pour travailler/répéter ?
Chez moi, dans un café, ou dans n’importe quel environnement musical agréable dans lequel on trouve du café
Des ruptures ou singularités dans votre parcours ?
Certainement
Plus d’information sur www.janpetryka.com
Wolfgang Schwaiger, baryton
Votre principal trait de caractère ?
L’équilibre
Trois influences majeures ?
Fritz Wunderlich, Piero Cappuccilli, Giorgio Zancanaro
Une oeuvre d’art marquante ?
La Rose Blanche
Des passions hors musique ?
Grimper et faire de la randonnée
Votre lieu préféré pour travailler/répéter ?
Mon studio
Plus d’information sur www.wolfgangschwaiger.com
PROGRAMME DÉTAILLÉ
Johannes Brahms (1833-1897)
Liebeslieder op. 52, valses pour voix et piano à 4 mains (1869)
– Rede, Mädchen, allzu liebes
– Am Gesteine rauscht die Flut
– O die Frauen
– Wie des Abends schöne Röte
– Die grüne Hopfenranke
– Ein kleiner, hübscher Vogel
– Wohl schön bewandt
– Wenn so lind dein Auge mir
– Am Donaustrande, da steht ein Haus
– O wie sanft die Quelle sich
– Nein, est ist nicht auszukommen
– Schlosser auf, und mache Schlösser
– Vögelein durchrauscht die Luft
– Sieh, wie ist die Welle klar
– Nachtigall, sie singt so schön
– Ein dunkeler Schacht ist Liebe
– Nicht wandle, mein Licht
– Es bebet das Gesträuche
Johannes Brahms (1833-1897)
Neue Liebeslieder op. 65, valses pour voix et piano à 4 mains (1874) (extraits)
– Verzicht, o Herz, auf Rettung
– Finstere Schatten der Nacht
– An jeder Hand die Finger
– Ihr schwarzen Augen
– Weiche Gräser im Revier
– Rosen steckt mir an die Mutter
– Vom Gebirge Well auf Well
Pause 20′
Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
De la poésie populaire juive op. 79 pour soprano, mezzo-soprano, ténor et piano (1948)
– Lamentation sur la mort d’un enfant
– Une maman et une tante aux petits soins
– Berceuse
– Avant une longue séparation
– Mise en garde
– Le père renié
– Chant de la misère
– Hiver
– La belle vie
– Chant de la jeune fille
– Bonheur
Johannes Brahms (1833-1897)
Neue Liebeslieder op. 65, valses pour voix et piano à 4 mains (1874) (extraits)
– Schwarzer Wald, dein Schatten
– Nein, Geliebter, setze dich
– Flammenauge, dunkles Haar
– Zum Schluss
TEXTE DE PRÉSENTATION DU PROGRAMME
Le lied occupe une place centrale dans l’œuvre de Johannes Brahms, auteur de plus de deux cents chants pour voix solo, duo, ou quatuor, étalés sur l’entier de sa vie créatrice. Un grand nombre de ces partitions relèvent du chant populaire, le «Volkslied». Cet idéal, très présent au 19e siècle, se manifeste souvent par la simplicité des lignes vocales et de la forme des morceaux, mais surtout par la mise en musique de textes issus, adaptés ou imités de la poésie populaire. Ceux-ci peuvent aussi bien provenir de la tradition germanique que de plus lointaines contrées, traduisant la nostalgie des Romantiques pour le passé et l’ailleurs. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les Liebeslieder et les Neue Liebeslieder, deux recueils écrits respectivement en 1869 et 1874 sur des vers extraits de Polydora de Georg Friedrich Daumer. Dans ce «weltpoetisches Liederbuch» publié en 1855, l’auteur traduit et adapte librement des poèmes à l’origine géographique variée. Brahms met en musique une sélection de ces chants d’amour sur des rythmes de valse. Ces miniatures, dont la durée excède rarement deux minutes, sont confiées à un quatuor vocal, mais certaines se chantent aussi en duo ou même en solo. Tantôt enflammées ou mélancoliques, ces pages superposent une poésie internationale avec des valses de style indéniablement viennois. Pour la pièce conclusive de l’opus 65, le compositeur se tourne exceptionnellement vers Goethe qui apporte la morale de l’histoire : «Maintenant, Muses, cela suffit! […] Vous ne pouvez guérir les plaies que Cupidon inflige / Mais le soulagement ne vient que de vos grâces.»
C’est également à la veine populaire que Dmitri Chostakovitch emprunte la matière de son cycle De la poésie populaire juive, mais le propos est ici totalement différent. Écrite en 1948, au lendemain de la Shoah, sur des textes yiddish et hébreux traditionnels, l’œuvre semble répondre au goût de la politique soviétique pour le folklore. Sa dénonciation de l’oppression dans une URSS répressive et à l’antisémitisme bien implanté la rendait toutefois injouable. Elle ne connaîtra donc sa création publique qu’en 1955, après la mort de Staline. Les huit premiers chants racontent les malheurs de l’époque tsariste, tandis que les trois derniers dépeignent le bonheur nouveau du communisme et de la vie au kolkhoze. Le ton de ces pages oscille entre le tragique et une ironie sous-jacente : le bonheur d’une vie juive décrit dans le dernier morceau n’était autre qu’une chimère dans la Russie stalinienne de l’après-guerre.